Ouagadougou: perspectives vers 2040

Mathieu de la Meuse, Avril 2022


Avant-propos

L’urbanisation turbulente en Afrique ne sera certainement pas arrêtée avant 2040.  Pendant de nombreuses années, Mathieu [1] a participé à l’aménagement territoire de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Plus loin pour être appelé Grand Ouaga. Lorsque la France a cédé son pouvoir politique en 1960, sa population était estimée à 60 000 habitants.  Lorsque Mathieu s’installe pour la première fois à Grand Ouaga en 1977  , la direction d’Urbanisme et Habitat, UH, lui apprend qu’environ 200 000 habitants séjournent sur un terrain d’habitation légalement reconnu par la commune. Cependant, il a été ajouté qu’au moins 200 000 personnes avaient également trouvé refuge dans une « colonie spontanée, CS ».

[1] Mathieu est le pseudonyme de coenbeeker[@]gmail.com

Maintenant, en 2022, il est probable qu’environ 1,5 million d’habitants vivent sur leur propre parcelle ou ont loué une maison ou une chambre.  Sur le territoire urbain et rural de Grand Ouaga d’environ 300 000 hectares.  En outre, environ 1 million de personnes se seront installées dans un CS, qui ont vu le jour dans les environs de Grand Ouaga.   On peut s’attendre à ce qu’environ 5 millions de personnes y aient trouvé un hébergement  ou refuge d’ici 2040.

De 1982 à 2005, Mathieu a été le conseiller principal auprès de la direction de l’UH. Il a été étroitement impliqué dans la réaménagement spatiale de divers colonies CS. Grâce à 2 dons des Pays-Bas ( d’environ 6 million euro), 30 000 parcelles légales ont pu être créées dans 4 colonies CS :  Wagadogo, Nossin, Gounghin Sud et Tampouy.  En outre,  environ 300 km de routes de campagne ont été créés dans la vaste zone environnante de Ouagadougou . Dix villages centraux ont été mis en place, où 30 000 parcelles ont également été marquées.

Kilwin / Tampouy   – 2020   / photo Google Earth

Une méthode simple a été utilisée pour le réaménagement spatial des CS. Cette méthode d’aménagement progressif ( MAP )   a été établie après de longues discussions avec 20 groupes de 5 participants dans la CS  Wagadogo. Les ménages ont clairement donné la priorité au marquage des parcelles et à l’obtention du certificat d’admission de la municipalité du lot qui leur a été attribué.   Quelques bornes fontaines étaient également une priorité.  Toutefois leur souhait principal était claire:  marquez d’abord nos parcelles !!

Ce plaidoyer a été présenté au gouvernement de Thomas Sankara en 1984.  L’année suivante, la mise en œuvre de ce programme bilatéral a commencé. Le gouvernement a également décidé, en plus de ces 30 000 lots dans le cadre de la coopération avec les Pays Bas ,  de créer aussi 30 000 lots dans divers autres CS dans la banlieue de Ouagadougou. Un fonds rotatif ( FAU) a été mis en place qui serait rempli par la contribution des ménages qui ont acquis un lot. Les coûts par parcelle pour ce marquage des lots était environ FCFA  25.000.

Aussi les ménages moins fortunées pouvaient payer cette contribution, après avoir obtenu leur certificat d’admission de la municipalité, dans un délai d’une année.  En 1989, une évaluation de ce  programme bilatéral  a été effectuée.  Dans une évaluation détaillée, une grande attention a été accordée à la méthode utilisée. Suffisamment de parcelles légales étaient maintenant disponibles pour accueillir environ 400 000 habitants.   Environ 90% des investissements pour la création de ces lots légaux ont été reversés en 1989 au Fonds d’aménagement urbain (FAU).

Perspectives pour Grand Ouaga

Il est très probable que d’ici 2040  , environ 5 millions de personnes  auront trouvé une maison ou une chambre au Grand Ouaga. C’est une partie importante de la population totale attendue au Burkina Faso.  Cette population peut être estimé à au moins 35 millions d’habitants en 2040.  Un habitant sur  sept personnes  demeurent vers 2040 dans la capitale de ce pays au Sahel.

Après cette brève représentation des données démographiques, diverses visions peuvent émerger pour l’avenir de cette population au Grand Ouaga.   Cela concerne tous les aspects auxquels tout le monde doit faire face au quotidien. Comment puis-je obtenir de l’eau à boire et à laver, quels repas sont servis ou devez-vous préparer, quelle est la qualité de l’eau et de la nourriture à consommer ? Quelles  soient les activités que je peux effectuer pour permettre à mon partenaire et à mes enfants les moyens d’existence ?  Afin de pouvoir fournir à mon partenaire et à mes enfants de l’eau, de la nutrition, des soins médicaux,  l’éducation, le transport et un abri acceptable?  Comment   répondre  à ces besoins fondamentaux ?  Qui prendra soin de ma famille, en cas d’une maladie ou un handicap, en l’absence d’un filet de sécurité sociale acceptable pour toutes les familles à Grand Ouaga?

Cette liste de questions peut certainement être étendue, car il existe de grandes différences entre les personnes et les ménages plus fortunés et moins fortunés.  Cet argument portera surtout sur l’aménagement du territoire de Grand Ouaga, horizon 2040.  La connaissance de Mathieu  de la société urbaine couvre  surtout les années 1980 – 2005. Pendant ces années il a été étroitement impliqué dans le réaménagement spatial des établissements spontanés  et les villages centres  au Grand Ouaga.  Il a rédigé plusieurs rapports et a également présenté plusieurs suggestions et propositions.

Ces rapports sont disponibles au Centre international d’architecture de Montréal, au Canada.  Le Centre pour les études en Afrique,  ASC, à Leyde au Pays bas a publié un livre  édités par  l’architecte Antoni Folkers  et Iga Perzyna.  Une  attention importante a été accordée à la méthode appliquée pour la restructuration  des colonies spontanées à Ouagadougou.

Vue de l’espace de Grand Ouaga

Grâce à GOOGLE EARTH, il est possible d’observer  ce vaste territoire à moins de   mille mètres  d’altitude.   Suivre les routes principales existantes et explorer diverses routes de campagne est facile pour tout le monde. Le Conseil des ministres du Burkina Faso a décidé en 1999 d’approuver le schéma d’aménagement de Grand Ouaga.   Quelques années plus tard, un nouveau schéma  horizon 2025, a été proposé et accepté comme base de l’aménagement du territoire.  Esquisser une vision , horizon 2040,  pour offrir aux 5 millions d’habitants un pied à terre pour y vivre sous le soleil, est l’objectif principal de cette exposé de Mathieu.

Une exploration via Google Earth de la réalité existante en 2022 montre que ces dernières années, une grande attention a été accordée au réseau routier de Grand Ouaga.  Au cours de toutes ses courtes missions de 3 semaines (2 fois par an) dans la période 1980 – 2005, Mathieu  a appris à mieux connaître ce vaste territoire.  Dans le cadre du PVCBO (Projet Villages Centres, banlieue de Ouagadougou, , 300 km de routes de campagne non pavées  ont été construits. Il s’agissait en fait   d’une route périphérique de Loumbila, à Kamboinsé, puis à Tanghin Dassouri, Komsilga, Bassyam, Koubri, Gampela et  retour à Loumbila . Aux intersections avec le réseau national pavé, on pourrait se rendre au centre de Ouagadougou.  Une  partie importante des routes de campagne ont été considérablement améliorée.  Plusieurs routes complémentaires sont aussi  créées au Grand Ouaga après 2005.   

Tout le monde peut se rendre vers un marché local à pied, à vélo ou en cyclomoteur. Chaque petit ou grand commerçant est autorisé y vendre ses produits. Ces marchés sont également importants pour le réseau social de toutes les familles dans les nombreux villages et hameaux de Grand Ouaga.

La vie en campagne

Dans les dix villages centres plusieurs services de base existent au profit des familles de ces villages et aussi pour les hameaux aux alentours. Plusieurs nouveaux résidents ont la possibilité de s’y installer et de profiter de l’infrastructure et les services  disponibles.  Au total, 30 000  parcelles d’habitation ont été marquées aux villages, Zagtouli, Tanghin Dassouri, Komsilga, Bassyam, Koubri, Saaba, Loumbila, Basseko, Kamboinsé et Pabré.

Il est à signaler qu’au moins 3 centres urbains dans la périphérie du Grand Ouaga semble aussi important pour une décentralisation urbaine. Il s’agit de Laye, Ziniaré et Kombisseri, tous trois situés sur le réseau routier principal du Burkina Faso.  Trois centres importants dans l’Empire  des Mossé.

Le livre  de  Joseph Issoufou CONOMBO: M’Ba Tinga – Traditions des Mossé dans l’Empire du Moogho Naba – L’Harmattan – 1989 , jette un excellent regard sur cette société importante.

L’histoire de l’empire Mossi  remonte au 12ème siècle. Le roi de cet empire est le Moogho Naba, ayant son palais à  Ouagadougou. Lorsque le colonisateur Français a quitté la Haute Volta vers 1960,environ  60 000 personnes habitait à Ouagadougou. Un quart de siècle plus tard, un recensement a été effectué au Burkina Faso en 1984.  Il s’est avéré qu’il y avait  plus de 450 000 habitants  à Ouagadougou.  En 2020, on estimait qu’il y en avait 2 400 000.  Une augmentation en 60 ans de 40 x 60 000 !!

Compte tenu de l’explosion urbaine dans diverses métropoles d’Afrique, il semble correct d’estimer que la métropole de Grand Ouaga aura environ 5 millions d’habitants sur son territoire vers 2040.   

Un bref bilan en 2000, a montré environ 200 000  parcelles d’habitation étaient disponibles, grâce aux  efforts d’Urbanisme  et de la municipalité de Ouagadougou.   Probablement environ 240 000 parcelles étaient disponible en 2020.   Il semble un rêve pour de nombreux ménages d’atteindre  le double du nombre des parcelles enregistrés par les communes concernées vers 2040.   La bureaucratie de l’élaboration des plans de lotissement, de la mise en œuvre et de l’attribution des parcelles  prennent plusieurs années afin  d’offrir  des bénéficiaires leur permis Urbain d’Habiter(PUH). Obtenir un PUH  nécessite beaucoup de temps  sur la base de la législation actuelle qui est  basée sur les  lois de la France. Sous le président Thomas Sankara, cette  législation  a été partiellement annulée en 1984.  Une décision importante, parce que cela a créé la base pour la création et l’enregistrement spectaculaires de 60 000 lots entre 1985 à 1990. En 1980, seulement 20 000 lots avaient été inscrits au registre foncier. La municipalité a également lancé une opération majeure en 1990 pour marquer 90 000 lots dans 4 arrondissements. Ce programme a été réalisé avec divers obstacles. Grâce à Google Earth, Mathieu a pu suivre cette vaste expansion du territoire urbain dans la période de 2000 à 2020. Une colonie spontanée en 2020:

Dans l’empire Mossi, il était possible de frapper à la porte du gestionnaire des terres communes dans chaque village, avec la demande de s’installer dans un endroit approprié pour vivre.  Tous les Burkinabés ont le droit de s’installer n’importe où  dans leur pays.  Après 2015, environ 2 millions de réfugiés ont  été obligés de quitter leur village dans le Nord et de l’Est du pays.  Ils étaient obligés  de chercher un refuge.  Cela signifierait qu’environ 10 % de la population totale de ce pays a été chassée de nombreux  villages.  On peut supposer que la réinstallation a été principalement choisie dans  les grands centres urbains, tels que Ouagadougou. Mais comment y trouver une parcelle ?

Une parcelle d’une institution , entouré d’une colonie spontanée  en 2020

Dans la municipalité de Ouagadougou, la loi française était appliquée à l’époque coloniale. Cela signifiait qu’on pouvait obtenir un permis (PUH) si on acceptait les conditions :  effectuer des travaux pour la construction et l’entretien de l’infrastructure dans la commune.  Certains quartiers étaient plus ou moins réservés aux citoyens d’étranger,  comme  Zogona et le Petit Paris.

 En 1996, une réunion a eu lieu pour les pays membres  de l’organisation de la Francophonie. Président Chirac devait venir à Ouaga pour l’ouverture de cette conférence.  Des fonds ont été mis à la disposition pour entamer la construction de Ouaga 2000, y compris  le nouveau palais présidentiel et une salle appropriée pour cette conférence de la Francophonie.  Cependant, au sud de la Patte d’Oie, environ 10 000 ménages avaient déjà établis une colonie spontanée.  Cette CS devait disparaître  pour faire place à Ouaga 2000.  Par coïncidence,  la 2e  Habitat Conférence des Nations Unies s’est tenue en Juillet 1996 en Turquie, où une attention particulière était proposé pour les millions de personnes dans plusieurs CS dans le monde entier .

Cet appel n’a pas été entendu à Paris et à Ouaga, car les bulldozers ont balayé tous les obstacles restants de ce terrain au cours de l’année 1996.  C’est ainsi que  Ouaga 2000  (ou Chirac-ville ? ) a été entamée comme une nouvelle « zone residentielle » .    Manifestement ce quartier n’est pas accessible aux familles défavorisés. Cela concernait au moins la moitié de la population de Ouagadougou au tournant du siècle. 
Après 2000 diverses poches de résistance s’étaient dressées au Sahel.  Plusieurs dirigeants de ces groupes avaient probablement fui l’Algérie, l’Irak, la Syrie et la Libye. Ils disposaient aussi de nombreuses armes.  Surtout  à partir de 2015  de nombreuses attaques ont été commises au Mali et au Burkina Faso. Dans ces deux pays,  un coup d’État a récemment été mené par l’armée.

Approvisionnement en eau à Grand Ouaga

Il est difficile de prédire comment les choses vont se passer sur le plan politique et militaire au Mali et au Burkina Faso.  Plusieurs intérêts de la France dans cette région sont en jeu. Cela inclut notamment l’exploitation des matières premières, dont le minerai d’uranium est d’une grande importance pour les  centrales nucléaires en France.

Suite aux attaques dans divers districts, en particulier dans le NORD et l’EST, on s’attend   à ce que de nombreuses familles cherchceront une place pour vivre dans ce vaste territoire du Grand Ouaga. En plus, il y aura la croissance de la population actuelle et les migrants qui aimeront y trouver un hébergement.   Un petit échantillon de 50 jeunes mères âgées de 20 à 30 ans à Tampouy, a abouti à l’objectif d’avoir 4 enfants par femme en âge de procréer.  Cela signifie que la croissance naturelle, l’afflux des réfugiés et les migrants en provenance de l’environnement rural,  peuvent être fixés au moins à une moyenne de 4% par an sur la période 2020-2040.  En  2022, on peut s’attendre à ce que cela se traduise par une augmentation d’environ  100 000 Burkinabés.    

Les questions les plus importantes ont déjà été posées : où vivront-ils, auront-ils accès à suffisamment d’eau, de nourriture, à  un abri acceptable, à des soins de santé, à l’éducation et à des sources de revenus suffisants pour répondre à ces besoins fondamentaux.

Avoir accès à suffisamment d’eau, pour les personnes, les animaux et les plantes peut certainement être considéré comme la plus haute priorité pour la population. Trois affluents importants du Nakambé suivent leur sentier à travers le territoire du Grand Ouaga.  Au nord cela concerne  le bassin versant via Kamboinse jusqu’au réservoir de Loumbia. 

Le bassin versant central traverse Ouagaougou et remplit 3 réservoirs qui contribuent à l’approvisionnement en eau.  Le troisième bassin versant passe par Koubry et remplit quelques réservoirs sur cette route.  Le barrage de ZIGA est rempli par le Nakambé et, en plus de Loumbila, est particulièrement important pour l’approvisionnement en eau pour Ouagadougou.  Si les deux barrages de Loumbila et Ziga sont bien remplis pendant la saison des pluies de juin à septembre 2021, les souhaits minimaux de la population peuvent être satisfaits. La distribution de l’eau est à la charge de l’Office National des Eaux.

Cependant, cette politique signifiera certainement que dans les années à venir, l’eau devra être utilisée avec parcimonie par tous les ménages, en particulier dans les districts parcellaires où des tuyaux de l’ONEA sont disponibles.  Remplir  les piscines est un luxe que les ménages aisés, notamment à Zogona, Petit Paris et Ouaga 2000  , ne  devront plus  se permettre.  En outre, les ménages peuvent essayer de collecter eux-mêmes de l’eau dans un robinet public ou utiliser les nombreux vendeurs d’eau qui servent leurs clients dans les colonies spontanées (CS).  Quelques familles ont leur propre puits d’une profondeur de 5 à 10 m. Souvent, ces familles peuvent également utiliser cette eau pour leurs animaux et la production de fruits et légumes.   

Dans la zone rurale de Grand Ouaga, de nombreuses familles utiliseront des pompes publiques ou privées placées sur des forages profonds de plus de 30 m. La quantité d’eau qui tombe au Grand Ouaga varie chaque année.  Mais semble suffisante  pour l’approvisionnement en eau au profit des familles, des animaux et des champs où sont plantés des céréales, des légumes et des fruits.  Le problème est surtout que cette quantité  de 500 à 800 mm par an est mal répartie par saison.. De fortes averses de pluie, souvent accompagnées d’orages, tombent principalement de juin à septembre. 

Vient ensuite la période sèche qui se poursuit jusqu’en mai.  Les réservoirs sont généralement bien remplis en septembre, mais l’eau disponible s’évapore aussi assez vite.

Le gouvernement du Burkina Faso avait accepté le schéma de l’urbanisme pour le Grand Ouaga en 1999.   Une partie importante des routes prévues ont été réalisées au cours des 22 dernières années. C’est une grande réussite.  

Diverses routes et chemins praticables sont également disponibles dans les colonies spontanées. L’imagerie satellite   en 2021 a également marqué ces routes et sentiers. Quatre villages centraux choisis dans le cadre du programme PVCBO, Zagtouli, Saaba, Basseko et Kamboinsé sont  désormais effectivement intégrés dans la structure urbaine de Ouagadougou.

Quelques carrefours importants sur les routes principales ont été construits, y compris la connexion au nord vers Yako et aussi vers le sud, vers Koubry.    Cette structure de routes disponible crée de nombreuses opportunités pour la population actuelle et future, horizon 2040. 

L’aménagement du territoire de Grand Ouaga a reçu peu d’attention au cours des 20 dernières années, à l’exception du réseau routier actuellement disponible.  Cependant, divers promoteurs de projets ont saisi leurs opportunités pour construire des maisons. Environ 25% des citoyens semble capable d’acheter ou de louer une de ces propriétés. Pour les moins fortunés des nombreux CS, situés à Ouagadougou, les plans de lotissement n’ont pas été élaboré et mis en œuvre après 2005.  Dans ces CS  , un grand nombre de vendeurs d’eau circulent. Ceux-ci augmentent  leurs prix pour l’achat d’eau, en particulier de février à juin.  L’ONEA fournit de l’eau à ses clients.  Mais l’ONEA n’est pas très préoccupée par  une distribution équitable de l’eau disponible.. Une injustice flagrante, dans un pays qui se présente comme la terre des hommes intègres.  Malheureusement, c’est un constat qui concerne  différents cercles de politiciens et aussi de fonctionnaires de l’Etat et des communes.

Après  le coup d’État militaire au Mali en 2021, l’armée au Burkina Faso a également mené un coup d’État pendant l’hiver 2022.  Des forces dynamiques dont on attendra  beaucoup  . Dans une grande partie de ce pays, en particulier dans l’EST  et le NORD, des groupes qui semblent bien organisés et armés oblige les habitants de quitter leur village.

Nourriture et abri

En 1948, la Charte des droits de l’homme a été adoptée par de nombreux États. L’article 26 stipule clairement que toute personne a droit à  une nourriture et à un abri acceptable. Comment atteindre cet objectif pour tous les ménages, y compris à Grand Ouaga, horizon 2040 ?  Cela nécessite des politiques audacieuses et des dirigeants courageux pour atteindre cet objectif.

En 1985, Mathieu est surpris sur la terrasse du Ranhotel. Un serveur est venu lui demander s’il voulait fournir à une dame des informations sur le projet pilote en cours dans le  quartier de Larlé. Si cela s’avérait positif, un programme de remembrement plus large pourrait être mis en œuvre dans les  districts de Wagadogo-Nossin. La dame s’est avérée bien informée du projet pilote déjà partiellement réalisé. Mathieu a pu répondre correctement à ses questions et a souligné qu’il avait déjà parlé avec 100 chefs de famille à Wagadogo. Ces conversations ont montré que tous les ménages de cette zone, Larlé – Wagadogo – Nossin voulaient continuer à vivre dans ces quartiers.

Son fidèle collaborateur René était architecte. Il avait élaboré 3 propositions de plan en détail pour le réaménagement de cette vaste zone, où se trouvaient au moins 5000 ménages à l’époque. La grande majorité de ces 100 chefs de ménage (75 %) avaient clairement opté pour la troisième variante ;  un réaménagement tel que réalisé précédemment par la municipalité de Goughin-Nord.  Les parcelles auraient une superficie de 250 à 300 m2; tous les ménages pourraient alors continuer à vivre dans cette zone.  Des pierres pour marquer les  parcelles seraient placées et, si possible, des robinets d’eau publics. Si un espace de vie existant se trouvait entièrement ou partiellement dans une rue planifiée ou sur un espace public pour des installations,  la famille déplacerait son abri ou maison de sa propre initiative dans un délai d’un an.   Les frais pour chaque parcelle s’élevait à 25 000 FCFA  ( 100 € = 65 500 FCFA )  Après l’attribution du lot, par un comité de la municipalité, la famille pouvait immédiatement se mettre au travail pour régler le lot attribué.  La contribution dévrait être versée dans un délai d’un an.

La dame a très bien compris cette histoire et espérait que ce projet pilote réussirait. Quand elle fut partie, le serveur revint et explique à Mathieu qu’il s’agissait d’une sœur du président de Burkina Faso, Thomas Sankara. Lors de sa mission suivante, 6 mois plus tard, il s’est avéré que président Sankara avait ordonné la réhabilitation de tous les colonies spontanées existantes à Ouagadougou. Conformément à  la variante du plan choisie  par  75% des ménages    de Wagadogo. La direction de l’Urbanisme et des  Travaux Fonciers à Ouagadougou  a pu marqué  60 000 lots en 5 ans, appliquant cette méthode d’aménagement  progressif (MAP). Les contributions requises de 25 000 FCFA ont été versées au fonds rotatif FAU.  Il est intéressant de mentionner que dans les années 1990 – 2005, la municipalité de Ouagadougou a réalisé un programme similaire pour 90 000 parcelles dans 4 arrondissements.

Avec Google Earth, tout le monde pourrait jeter un coup d’œil à tous les blocs résidentiels qui ont été créés après 1985 à partir d’une hauteur d’environ 600 m. La grande majorité des ménages ont fait un effort colossal pour aménager la parcelle qui leur a été attribué. L’attribution de ces 150 000 lots ne s’est pas déroulée sans heurts. Malheureusement, divers politiciens, des fonctionnaires de différents ministères, ont abusé de leurs pouvoirs lors de l’attribution.   

En 1985, on supposait que chaque Burkinabé âgé de 18 ans et plus avait droit à l’attribution d’un droit de séjour dans la municipalité de Ouagadougou.  Chacun avait également le droit de construire une ou plusieurs pièces supplémentaires.  Il pourrait louer  ces chambres afin  d’obtenir  un revenu supplémentaire  et de lui permettre pour rembourser l’argent emprunté.  Une partie importante de l’espace morcelé par les 4 arrondissements  était encore inhabitée.  Toutefois,  Les vieilles cartes et photos de Grand Ouaga montrent clairement qu’il y avait plusieurs petits hameaux et villages dans la banlieue de Ouagadougou.

Ceux-ci étaient sous le contrôle du Moogho Naba qui habite dans son palais à Ouagadougou. Lors d’une  rencontre avec le Larlé Naba en 1983, le transfert du pouvoir politique de la France vers 1960 a été discuté. Le Larlé a déclaré que l’empire de la société Mossi  remonte au 12ème siècle.  Lorsque la France a  occupé tout le Sahel   vers 1900 le Moogho Naba a perdu son pouvoir. Vers 1960 le président Charles de Gaulle a offert le pouvoir politique de la Haute Volta aux dirigeants locaux.   Mais la France a offert le pouvoir aux militaires et à des fonctionnaires, choisis par eux même.  La législation française est restée en vigueur avec quelques ajustements. Cela concernait également le registre foncier et l’attribution des Permis Urbain d’Habiter (PUH).

Cependant, jusqu’en 1975, tout le monde pouvait se tourner vers le gestionnaire traditionnel du terrain, avec la demande de construire un abri dans la région de Ouaga. Cela nécessitait un bol de noix de kola, parfois complété par un poulet ou un mouton.  Les terrains appartenaient à la communauté des Mossi avec le Moogho Naba, comme le chef suprême.

En 1983, Thomas Sankara a pris  le pouvoir dans ce pays.  Le 4 août 1984 il a changé le nom de ce pays de la Haute-Volta en Burkina Faso. Lors  de la visite du président François Mitterrand  en 1986, Sankara a  lui clairement indiqué que le Burkina Faso voulait se débrouiller indépendant,  sans ingérence extérieure.  Mais Thomas Sankara fut assassiné le 15 octobre 1987.  Le procès de ce lâche meurtre par son successeur Blaise Comparé a été terminé au 6 Avril 2022  . Le Tribunal  Militaire de Burkina Faso  a  prononcé  leur verdict : la prison pour toute leur vie pour Blaise Comparé et ses deux collaborateurs  pour ce lâche meurtre du héros Thomas Sankara.  Surtout estimé  hautement par la jeunesse de Burkina Faso . 

Sous Sankara, toutes les terres du Burkina Faso ont été déclarées  comme une domaine de l’État. Cependant, les domaines enregistrés dans le registre foncier ont été respectés. Aussi tous les droits au logement (PUH) qui était accordés dans les communes de Burkina Faso.

 En 2022, il est à constater  que de  nombreux promoteurs de projets, ont réussi  à acquérir des terrains pour construire des logements pour les plus fortunés de cette société urbaine.  Tout le monde puisse observer sur le terrain plusieurs nouvelles zones résidentielles, construit notamment après 2000. On suppose  que surtout les familles aisées  y habitent maintenant.

La mise en œuvre du vaste programme (90 000 parcelles) dans les 4  arrondissements du Ouagadougou au cours de la période 1990-2005, était certes un programme important pour la création des parcelles loties, au profit des familles dans les colonies spontanées. Dommage que plusieurs profiteurs  ont pu arracher un grand nombre de ces parcelles.

Les problèmes liés à l’approvisionnement en eau ont déjà été mentionnés.  Souvent il y a une rupture de l’eau, surtout au printemps.  Mais l’obstacle majeur concerne certainement  la nourriture quotidienne.  Les ménages ont besoin un budget suffisant pour l’achat de la nourriture sur un marché ou un magasin local. L’échantillon limité de 50 jeunes mères dans le groupe d’âge de 20 à 30 ans, a montré que ces mères  ont  généralement moins de 50 000 FCFA (10 euros = FCFA 65 00) par mois disponibles. Pour l’achat de l’eau, de la nourriture et différents autres petites dépenses pour les membres de leur ménage. Surtout  la malnutrition des petits enfants est un danger pour chaque famille.  Toutefois, quelques mères ont pris l’initiative de louer un jardin. Cela leur  permets de produire et de vendre en partie des fruits et légumes. D’autres mères ont essayé de démarrer une activité qui permet également d’obtenir un revenu modeste. Généralement une formation est nécessaire pour effectuer l’activité choisie.

Art Rupestre au Sahara — une imitation

Le nombre d’emplois enregistrés dans le secteur administratif, la banque, l’éducation et la santé, diverses entreprises de production de boissons, de transformation du métal et du bois est limité au Grand Ouaga. On peut estimer que moins de 25%   de la population active âgée de 18 à 60 ans y gagnent un revenu régulier.  La grande majorité (75 %) dépend de l’important secteur informel. Même les jeunes de moins de 25 ans bien éduqués ne parviennent souvent pas à utiliser les connaissances acquises au Burkina Faso. Les courageux  utilisent leurs connaissances et leur créativité pour entamer une activité , sans formation préalable ou partent vers l’étranger.

Comment améliorer les chances pour la jeunesse et aussi pour les hommes et les femmes qui chercheront une activité au Grand Ouaga ?

Quelques perspectives intéressantes peuvent être décrites pour s’installer à Grand Ouaga, avec des chances pour une base d’existence acceptable. Le Gouvernement de Burkina Faso pourrait prendre une décision importante pour reconnaître les colonies spontanées en 2022. 

Chaque occupant âgée de plus de 18 ans, homme ou femme,  n’ayant pas un PUH au Grand Ouaga,  pourrait s’inscrire avec sa carte d’identité  comme citoyen de la commune concerné, où se trouve sa domicile. Une preuve préliminaire qu’il ou qu’elle  loge effectivement dans la municipalité de Ouagadougou ou dans une autre municipalité au Grand Ouaga, comme Loumbila, Tanghin Dassouri et Koubry .

Chaque personne, une fois  inscrit à une de ces municipalités  pourrait avoir  le droit de s’installer  au Grand Ouaga sur une parcelle marqué  allant jusqu’à 600 m2.  L’occupant traditionnel ou propriétaire du terrain devra marquer cette parcelle, respectant un schéma des routes existantes ou à créer à l’avenir , ayant une largeur de 10 à 15 m. L’occupant ou propriétaire offrira une attestation à l’acquéreur,  précisant les numéros des  cartes d’identité des deux parties, la date du transfert et la surface estimée de la parcelle.  Sur la base de cet accord, l’acquéreur s’engage pour s’installer dans un délai maximum de deux ans. Si l’acquéreur ne respecte pas cette condition il perdra son droit de l’occupation.  L’utilisateur traditionnel  ou propriétaire pourra transférer cette parcelle à un autre candidat, sans aucune compensation à l’acquéreur.

Un transfert autorisé,  sans  ingérence des services de la municipalité en question.  En fait, il s’agit d’une méthode  à l’initiative des personnes, ayant le droit pour s’installer au Grand Ouaga.   Il y a  de nombreuses parcelles disponibles dans les villages , petits ou grands, qui sont situés à proximité immédiate d’une route pavée ou non pavée.  C’est un aménagement péri-urbain et rural, respectant les coutumes de la société des Mossi.

Toutefois, il est important de s’assurer que l’acquéreur construit sa résidence à une distance d’au moins 25 m  de la route nationale. .  Il est également sage de garder au moins une distance suffisante d’un ruisseau, ce qui peut causer beaucoup de problèmes  pendant la saison des pluies.  Rien ne doit empêcher l’acquéreur de sa parcelle  de réaliser un puits pour la collecte des eaux de pluie.  Cette méthode offre des  opportunités de produire des fruits et légumes au profit de son ménage ou pour la vente sur un marché local. 

Les services de la commune concernée pourrait se limiter à un rôle de  conseiller, mais ne sont pas responsable pour les erreurs des vendeurs et des acquéreurs, concernant le marquage des parcelles et les conditions du transfert.   

Un abri ou logement temporaire pourrait être réalisé dans le délai de 2 années. La construction d’une fosse septique à une profondeur de 2 ou 3 m pourrait être réalisée par l’acquéreur.  Maintenir ou planter au moins un arbre pour l’ombre est certes aussi à recommander.

Un sondage dans 20 îlots a été effectué en 1996. Ces îlots étaient restructuré dans les années 1985- 1989 . Les différences intéressantes pouvaient être observées concernant les investissements réalisés par les 300  ménages. Trois groupes pouvaient être distingués.  Un quart de ces ménages n’avaient en effet déménagé seulement leur ancien abri, après le marquage de leur parcelle.  Ils avaient transporté les tôles et le banco.  Mais les moyens manquaient pour améliorer leur abri.   

Le deuxième groupe, environ 60 % de ces ménages, avait réussi à réaménager et améliorer leur logement.  Le volume et le prix total des matériaux de construction nouvellement achetés ont été  notés. Cela a montré de grandes différences pour ces ménages du groupe 2. Plusieurs ménages avaient aussi un propre robinet d’eau dans leur cour.

Les ménages du troisième groupe (15 %) étaient les plus aisés. Ils avaient généralement chargé un entrepreneur pour  la construction d’une maison assez confortable.  Ils avaient  un propre robinet d’eau dans leur cour et aussi le raccordement au réseau électrique. Il est remarquable que 10 ans après l’attribution de ces 300 parcelles, l’approvisionnement en eau et le réseau électrique aient été étendus dans ces quartiers restructurés entre 1985-1989.

Pour l’acquisition d’une parcelle à Grand Ouaga, il faut tenir compte que plus que la moitié des ménages ont un budget très limité.  Si le gouvernement du Burkina Faso veut donner à TOUTES les familles une chance d’acquérir un abri acceptable,  la réintroduction du système traditionnel Mossi pourrait être envisagée.  Introduit pendant la colonisation,  le cadastre a en fait été maintenu. Les domaines à grande échelle de plus de 200 hectares à Grand Ouaga soient maintenant enregistrés dans le registre foncier. 

Surtout pour la réalisation de villas et de maisons pour la catégorie aisée.  Un obstacle majeur pour la majorité des familles pour d’une parcelle, parce que le prix pour l’achat d’une parcelle est trop élevé pour la grande majorité des familles.

Il semble urgent de mettre fin à la spéculation sur l’acquisition de terres. Pas avec des paroles mais avec des actes concrets !   Les villas et les maisons qui ont déjà été construites ne doivent être acceptées  comme un fait accompli. Cependant, le gouvernement peut révoquer tous les contrats concernant les terrains avec les promoteurs de projets et les entreprises, qui sont acquis avant 2020, mais non bâtis en 2022.  Ces terrains doivent retourner à la commune concernée. Une décision importante à prendre au Conseil des Ministres.

Déclaré de nouveau ces terrains non bâtis du domaine de l’État, chaque commune pourrait préparer des plans de lotissement et bornées les routes et les parcelles. En appliquant la méthode MAP, introduit sous la présidence de Thomas Sankara en 1985,  tout le monde, riche ou pauvre, pourrait alors acquérir une parcelle pour le coût d’investissement par parcelle.   Chaque personne, n’ayant pas obtenu déjà un PUH  à Grand Ouaga,  pourrait s’inscrire pour une loterie pour l’attribution d’une parcelle,  en payant  FCFA 5.000  par lot. La loterie sera organisée par la Loterie Nationale, 2 fois par année.  La liste des bénéficiaires, avec le numéro de la parcelle gagnée, sera affiché au bureau de la commune concernée. Si la parcelle du bénéficiaire restera 2 années vide, la commune aura le droit de vendre la parcelle au plus offrant.

Une consultation avec le Moogha Naba et ses conseillers pourrait  porter principalement sur les conditions d’acquisition du droit d’établissement  sur les terrains non lotis, localisés à l’intérieur de chaque commune au Grand Ouaga.  Avec l’ accord de l’autorité de l’empire de Mossis, chaque occupant traditionnel  pourrait LOUER une ou plusieurs parcelles, entre 400 et 600 m2. Une location pour une durée de 10 années, avec une redevance de 25. 000 FCFA par an pour une parcelle.

Si le nouveau gouvernement qui a pris ses fonctions en 2022 est prêt à accorder une grande attention aux conditions de l’habitat dans les colonies spontanées à Grand Ouaga,  un compromis est certainement possible entre l’Etat et le droit traditionnel  des usagers dans la société des Mossé. 

Pour marquer 300 000 parcelles résidentielles, une surface de 25 000 ha est nécessaire pour la création des parcelles, ayant une moyenne de 500 m2. Cet espace est certainement disponible au Grand Ouaga.  Le réseau routier principal est déjà en place et les dix villages centraux, pourront devenir des villes satellites importantes. 

Il existe  de nombreuses possibilités  pour la collecte de l’eau de pluie. Cela facilitera  la production de la nourriture pour les habitants de cette métropole Grand Ouaga,  estimés à 5 millions horizon 2040

Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso sont certainement capables de mettre en œuvre ce programme dans cette vaste région de Ouagadougou.  Ne rien faire n’est pas une option, car alors il y a sans aucun doute un risque de créer un système d’« apartheid », comme c’était le cas à l’époque coloniale.  La majorité des familles continuera probablement à vivre dans une colonie spontanée.  Mais une minorité importante pourrait chercher autres moyens moins attrayants de subvenir à leurs besoins.

Un danger,  lequel perturbe l’ordre et la paix  aussi au Grand Ouaga et augmentera sérieusement l’insécurité.  Les jeunes en particulier tenteront de s’installer ailleurs,  en Côte d’Ivoire, au Ghana  ou un autre pays en Afrique pour y chercher un emploi.   Plusieurs  migrants ont se rendus en Italie pour fournir des services manuels, notamment dans l’agriculture. La route vers l’Europe, en traversant le Sahara,  est dangereux, surtout le passage par le Sahara et la traversée de la Méditerranée, causent des milliers de mort.

Les produits alimentaires sont en général disponibles sur les marchés. Les produits ne manquent pas pour la nourriture,  mais souvent manquent des moyens d’acheter les produits.   Si un ménage n’avez que 10 000 FCFA par semaine disponibles pour acquérir les aliments, il existe un risque de malnutrition, en particulier chez les enfants.  Certaines grandes entreprises disposent de capitaux suffisants et peuvent contracter des emprunts pour  produire des légumes, des fruits et de la viande à Grand Ouaga. C’est certainement nécessaire pour l’approvisionnement alimentaire des citoyens. Afin d’éviter la malnutrition et la faim prolongée pour les ménages qui n’ont pas les moyens d’acheter cette nourriture, il faut les offrir une chance pour la production partielle de la nourriture par eux-mêmes.  

Une propre parcelle offrira une chance pour la production de fruits et légumes.  Cela ne résoudra pas la pénurie de nourriture, mais pourrait être une contribution importante.


Bussum, Pays Bas, Avril 2022
coenbeeker[@]gmail.com